Nos voisins du dessous by Bill Bryson

Nos voisins du dessous by Bill Bryson

Auteur:Bill Bryson [Bryson, Bill]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Payot
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Le lendemain, comme Howe devait s’occuper du bouclage de son journal, Carmel m’a proposé de me faire visiter la ville. Nous sommes donc partis de bonne heure pour aller rendre ma voiture de location, faire du shopping et nous balader. Alors que nous descendions Chapel Street pour nous garer, Carmel, qui me parlait de son boulot – elle est la correspondante à Melbourne de News International –, s’est exclamée :

— Regarde ! C’est Jim Cairns.

Elle m’a indiqué un petit homme âgé qui traversait la rue devant nous, chargé d’une chaise et d’une table pliante. Il avait l’air un peu décrépit, mais à part ça rien que de très normal.

— Il a été vice-Premier ministre dans le gouvernement Whitlam, m’a-t-elle expliqué. (Je l’ai regardée pour voir si elle blaguait, mais elle avait l’air sincère.) Il vend son autobiographie au marché, par là-bas…

Et elle m’a désigné le genre de marché couvert où l’on achète ses légumes.

— Il vend des livres, son propre livre, sur une table pliante ?

Elle a souri joyeusement, comme pour me montrer qu’elle comprenait la bizarrerie de la situation.

— Pour lui, c’est une façon comme une autre de se faire un peu d’argent de poche.

Il s’agissait d’un homme, comprenez-le bien, qui avait été il n’y a pas si longtemps le deuxième personnage de l’État.

— Et il fait ça régulièrement ?

— Oh ! il fait partie des meubles. Tu aimerais le rencontrer ?

— Énormément !

Nous avons fini par trouver une place, mais lorsque nous sommes arrivés au marché il était déjà parti. De toute évidence, quand nous l’avions vu, il était sur le chemin du retour.

— Je crois que les affaires ne marchent pas très bien pour lui, ces temps-ci. Cela fait un moment qu’il vend son bouquin, m’a expliqué Carmel sur un ton affectueux.

J’ai opiné en me disant une fois de plus que l’Australie était décidément un monde étrange et bien lointain.

Nous avions prévu de nous rendre au musée de l’Immigration, mais notre itinéraire nous a fait passer devant le nouveau Crown Casino, un temple du jeu. Les habitants de Melbourne soit le détestent parce que l’édifice est ridicule et qu’on y gaspille ses économies, soit l’adorent parce qu’il est ridicule et qu’on peut y gagner gros.

— Tu as envie d’y jeter d’un coup d’œil ? m’a demandé Carmel.

J’ai hésité – il me semblait que ma visite du Penrith Panthers Club, à Sydney, avait suffi à satisfaire ma curiosité pour le monde des jeux – mais Carmel a repris avec beaucoup de conviction :

— Je suis sûre que ça pourrait t’intéresser. C’est ainsi que nous y sommes entrés. Elle avait parfaitement raison. L’endroit était incroyable, de proportions pharaonesques, avec une surenchère dans la décoration : en comparaison, le Penrith Club était sobre et lilliputien. Une sorte d’animation à base de lasers frénétiques sur fond de musique de synthèse et volutes de fumée se déroulait dans un majestueux atrium, mais peu de gens regardaient ce spectacle. Les choses sérieuses se déroulaient à l’intérieur, un peu plus loin, dans une salle dotée d’un décor tout aussi extravagant et dont on ne voyait pas le bout.



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